Cette année, j’ai testé les FiveFingers V-Aqua, le seul modèle dédié à l’eau. En effet, les Signa et les Maiori (autres modèles pour l’eau) ne sont plus fabriquées.
J’ai toujours dit que les V-Aqua étaient très proches des V-Alpha, mais mise à part la semelle extérieure qui est presque la même, les similitudes s’arrêtent là.
Caractéristiques annoncées des V-Aqua
Poids : 138 grammes en 43 (276 grammes la paire), 112 grammes en 38 (224 grammes la paire).
Semelle : 5,7 mm (2 mm de semelle intérieure + 3,7 mm de semelle extérieure MegaGrip).
La semelle intérieure est en EVA et n’absorbe pas l’eau. Le composé MegaGrip offre une excellente adhérence sur les terrains secs et humides, ainsi qu’une résistance à l’usure supérieure.
Tige : Maille polyester ne retenant pas l’eau.
Coloris : Noir, gris, bleu (turquoise pour femme).
Prix : 99€
Usages : Marche sur roche humide, canoë-kayak, kayak, rivière, bord de mer, etc.
Les instructions de lavages sont clairement indiquées dans la chaussure : lavable en machine à 30° maximum, faire égoutter (pas d’essorage). Elles sont ensuite à faire sécher à l’abri des sources de chaleur (soleil, radiateur, …)
Vérification des caractéristiques
Comme d’habitude je commence par une petite vérification des caractéristiques annoncées.
Le poids des V-Aqua
En 43, une chaussure pèse 140 grammes (280 grammes la paire). Sachant qu’il y avait les étiquettes sur la paire que j’ai pesée, on peut dire que c’est bon.
L’épaisseur de la semelle
Toujours mesuré sur le haut des crampons : 6 mm à l’avant, idem au niveau du talon. Il y a donc une différence minime avec les 5,7 mm annoncés et aucun drop.
La largeur
En 42, j’ai mesuré 10 cm. C’est proche des standards pour un 42, un chouia plus large.
L’indice minimaliste
L’indice minimaliste des V-Aqua est de 96 (100 étant le maximum), exactement le même que celui des KSO EVO ou des V-Alpha. Par contre, elles sont moins minimalistes que l’ancien modèle, les Signa, qui avaient un indice minimaliste de 100.
Mon expérience des FiveFingers V-Aqua
J’ai testé les V-Aqua, en mode vacance, essentiellement en eau douce (rivière et lac).
Avec du recul, le lac St-Cassien est un excellent terrain de test. Le sol est caillouteux (vraiment pas sympa à pieds nus), avec des descentes pour accéder aux berges courtes mais raides. Enfin, les premiers mètres dans l’eau sont très inégaux (bloc rocheux), avec en prime des pierres et des cailloux (voir des troncs). Pour couronner le tout, on ne distingue plus ses pieds très rapidement, à cause de la terre de l’on remue dans l’eau. Voilà pour les conditions des journées de tests.
La taille
Pour les V-Alpha (le modèle le plus proche), il faut faire très attention à la taille, ces dernières taillant petites. Pour les V-Aqua, ce n’est pas le cas. Vous pouvez prendre votre taille de FiveFingers habituelle.
Les avantages des V-Aqua en présence d’eau
La semelle
C’est l’une des premières choses que l’on remarque, que cela soit dans le descriptif, ou quand on l’a entre les mains : la semelle extérieure est perforée. En effet, pas moins de 24 trous, d’environ 2 mm de diamètre, parcourent toute la semelle.
La semelle intérieure est également percée, ce qui permet une évacuation rapide de l’eau. Autre point important : elle est fabriquée dans une mousse compacte qui n’absorbe pas l’eau.
Je ne vais pas vous cacher qu’inévitablement de petits grains viennent obstruer la moitié des évacuations. Cependant, jusqu’à ce que j’écrive ces lignes et observe avec attention mes chaussures, je ne l’avais même pas remarqué. L’écoulement n’a jamais posé de problèmes.
Le tissu et le séchage
Le tissu en polyester (tissu synthétique) est très fin. Il ne retient pas l’eau et sèche de ce fait rapidement.
En journée, à l’ombre (en été), il faut moins de 6 heures pour qu’elles soient complètement sèches. S’il y a un petit vent, ça va encore plus vite. Malgré tout, le fait de ne pas pouvoir les laisser sécher au soleil est un point négatif, car elles sècheraient en une heure à peine sans cette contrainte.
J’ai aussi essayé de les laisser sécher à l’intérieur, à l’ombre, sans climatisation dans la pièce et sans courant d’air ; en bref dans mon bac de douche. Après une nuit de 8 heures, elles n’avaient pas fini de sécher.
Fermeture, réglage et maintien
Il y a 2 scratchs : l’un sur le coup de pied et l’autre derrière le talon d’Achille. Le premier permet un serrage standard, tandis que le second permet de bien plaquer le pied au fond, ou plutôt sur le devant, de la chaussure.
En plus de cela, plusieurs patchs en silicone sont collés sur le tissu intérieur, au niveau du coup de pied, ainsi que de part et d’autre à l’arrière du pied. Ces derniers ayant pour but d’empêcher la chaussure de bouger.
Déjà en passant les 5 orteils, les FiveFingers bougent peu. En ajoutant, les scratchs et le silicone ça ne bouge plus du tout. En descente, même mouillé, le pied ne bouge pas. Les appuis sont sûrs et c’est vraiment le pied.
J’ai pu comparer avec les personnes m’accompagnant : que cela soit en tongs glissantes, ou en chaussures d’eau dans lequel le pied glissait à l’avant du chaussant à la moindre petite descente, les V-Aqua étaient incontestablement mieux en tous points.
Je n’ai eu aucun souci pour nager avec, elles ne bougent pas.
Les sensations
Les sensations sont les mêmes V-Alpha : souples et tactiles.
Franchement, le lac de St-Cassien est super pour ses paysages, la douceur de l’eau, mais absolument pas sympa pour les pieds. Pied nu, il faut faire attention à chacun de ses pas. Même dans l’eau, il est préférable de nager ou de rester sur ses positions pour ne pas se cogner ou marcher sur un truc blessant ou bizarre. En V-Aqua, je n’avais aucun de ses soucis. Que cela soit la petite marche pour trouver un coin tranquille, sauter du petit plongeoir et remonter en deux temps trois mouvements, ou taquiner mes petits cousins, c’était juste du bonheur : les pieds protégés juste comme il faut.
Il y a un autre point très pratique : cela permet de ne prendre qu’une paire de chaussures. Il n’y a pas de soucis pour conduire avec. Bien sûr, le retour se fait pieds humides, mais on ne met pas d’eau dans la voiture, car elle a déjà été évacuée.
En mer ?
Pour un usage en mer / océan, sur le sable ou sur les rochers, je ne me fais aucun souci. Elles feront largement le job. Cependant, attention aux oursins ! Il est probable que leurs aiguilles puissent passer à travers la semelle ou sur le côté en tissu.
Pensez également à rincer vos chaussures. Le sel est agressif pour les matières.
Un autre retour d’expérience
Je partage également le retour moins enthousiaste d’un kayakiste (merci David) qui les a utilisés en entrainement : « Après trois séances d’entrainements, je trouve les V-Aqua moins confortables que les Signa et Maïori. La semelle est plus rigide sous les orteils avec une courbure à l’inverse de celle des orteils, ces derniers sont donc « recroquevillés » dans le chaussant, ce qui amène des frottements et un inconfort. Le reste de la semelle présente un excellent confort de marche, et l’évacuation d’eau est excellente. Autre bémol, le système de serrage, pourtant hérité des Maïori, est moins facile à doser. »
La semelle est effectivement plus rigide et épaisse que les modèles précédents. De mon côté, concernant la courbure au niveau des orteils, je n’ai rien noté de particulier. Pas de soucis non plus de frottement ou d’inconfort.
En quelques points
Les plus :
+ Tenue aux pieds
+ Évacuation de l’eau
+ Excellente adhérence
Les moins :
– Ne pas pouvoir les faire sécher au soleil
– Semelle plus rigide sous les orteils comparé aux modèles précédents
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